Écrire & Publier
Introduction
À qui s’adresse ces conseils ?
Écrire
– Planifier
– Rédiger
– Réviser
– Améliorer
Publier
– Le manuscrit
– Se faire éditer
– Le contrat
– Être auteur.e
– Les salons
L’autopublication
Introduction
À qui s’adresse ces conseils?
Si les conseils de ce site sont surtout orientés vers les auteurs qui en sont à leurs premières armes en matière d’écriture, à ceux qui rêvent de publier et qui doutent d’eux-mêmes ; certaines sections, notamment celle sur l’autopublication, ainsi que les outils que je recommande au sein de ces pages, s’adressent à tous les auteurs en général.
Avant d’écrire, on ne connaît pas encore l’ivresse de créer un univers qui nous est propre. C’est un véritable plaisir de développer un personnage et de s’y attacher, comme s’il s’agissait d’une personne réelle. Une fois que cela nous arrive, l’écriture devient une drogue, ou, de façon plus poétique : une bulle d’air frais dans notre quotidien répétitif.
Avant de publier, on a la sensation de passer à côté de tout, de ne pas comprendre ce que cherchent les éditeurs, de s’imaginer que personne ne verra jamais notre talent, et, surtout, de croire que tout sera parfait une fois que nous serons épaulés par des professionnels. Ce n’est pas toujours ça, malheureusement.
Une fois dans la machine, on est parfois étourdi par les délais qui nous incombent afin de rendre notre roman conforme aux exigences des éditeurs. On se sent aussi comme un numéro, échangeable, et on finit par ne plus comprendre pourquoi on a tant voulu en être. Il faut attendre les premiers retours des lecteurs et les salons du livre pour trouver un sens à cette folie !
En autopublication, on se sent régulièrement comme des parias de l’édition. Certains jugent nos romans sans prendre la peine d’y jeter un œil. Mais avec la patience et de la persévérance, on peut faire un roman de très bonne qualité… seul (ou presque). D’ailleurs, depuis quelques années, on sent un véritable engouement pour l’autoédition, notamment par des auteurs qui semblaient pourtant bien installés au sein d’une maison d’édition.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que le doute est là, à chaque étape, et qu’il revient toujours, au moment où on s’y attend le moins. Apprenez donc à vivre avec. Ce sera plus facile pour la suite.
J’espère que ce site saura vous accompagner longtemps. Aussi longtemps qu’un roman peut prendre du temps à écrire !
La planification du roman
Dans tous les guides d’écriture, on suggère aux auteurs de faire un plan. À entendre tous les spécialistes, il en faut un. C’est pratiquement une obligation. Vous n’en avez pas ? Cela vous sera impossible d’écrire un roman. Vous risquez de vous perdre et d’abandonner avant la fin. Après tout, c’est la base, la structure, le squelette de ce que vous allez écrire.
Stop!
Pour ma part, je n’en ai jamais eu.
Quand je vous disais que ce guide n’était pas prescriptif, j’en suis la preuve vivante. Et c’est également la raison pour laquelle la plupart des guides ne me convenaient pas. Comment peut-on certifier qu’on ne peut écrire sans un plan détaillé alors que je le fais sans aucun problème ? Je suis un ovni ? Peut-être. Suis-je la seule ? Assurément pas !
En réalité, écrire est une question de méthode et de personnalité. Certains adorent faire des listes à cocher, d’autres préfèrent s’envoyer un mail pour ne pas oublier un rendez-vous. L’important, c’est d’avoir une méthode qui fonctionne et qui s’adapte à votre personnalité. Si écrire devient trop complexe, vous n’y mettrez pas le temps nécessaire. Personnellement, faire un plan, je trouve ça inutile. À mettre des mots par écrit, autant faire une scène qui pourra servir directement dans mon roman.
Mais ça, c’est moi. À vous de voir ce qui fonctionne !
Attention ! Commencer à écrire sans plan ne signifie pas nécessairement se lancer dans le vide ou sans y avoir réfléchi un minimum. Surtout au début. Écrire sans plan, cela oblige à prendre davantage de risques. De ce fait, on doit s’attendre à beaucoup réécrire, peut-être à tout revoir… ou même à tout jeter. Eh oui, ça arrive ! Mais cela peut tout autant arriver avec un plan !
Certains auteurs ont besoin d’un plan précis, scène par scène, avant de se plonger dans l’écriture. Pour ma part, j’ai besoin d’une ligne directrice et des premiers mots du roman. Certaines histoires prennent du temps à mijoter, mais je me suis déjà lancée dans l’écriture d’un texte sans avoir la moindre idée d’où je m’en allais. Et ça a été mon plus gros vendeur ! Coup de chance ? Expérience ? Qui sait ? En écriture, à chacun à sa méthode. Si la vôtre fonctionne, ne laissez personne vous convaincre de faire autrement. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas modifier votre façon de faire pour l’améliorer, mais faites au mieux pour vous !
N’allez surtout pas me faire dire n’importe quoi. Je sais pertinemment que les avantages du plan sont nombreux : plus il est précis, plus on sait où on s’en va et donc, forcément, on se cherchera moins durant l’écriture. Grâce à cette méthode, il ne devrait pas y avoir (trop) d’incohérences dans votre récit. Vous pourrez vérifier, bien avant d’avoir commencé l’écriture, si votre histoire se tient et si toutes vos intrigues sont réellement résolues à la fin.
Enfin, en théorie, bien sûr, car tout le monde sait qu’en pratique, rien n’est aussi simple.
Personnellement, je n’aime pas avoir un plan par crainte, justement, de me dire que mes intrigues ne tiendront pas la route et que cela me pousse à abandonner une histoire qui me plaît beaucoup. J’aime la sensation d’avancer dans le noir, tout en m’assurant d’aller dans la bonne direction. Le texte m’apparaît durant l’écriture. Certes, peut-être gagnerais-je en efficacité si je faisais des plans, mais il se trouve que ma méthode me réussit plutôt bien. Elle me laisse une liberté que j’ai appris à gérer au fil des ans. Mais il faut aimer être dérouté en cours de route, d’être prêt à changer de cap une fois qu’on est bien avancé et à voir notre histoire doubler de volume – ce qui consiste souvent, lors de la réécriture, à devoir jeter des chapitres pour que la structure fonctionne mieux.
À vous d’évaluer les risques.
Certains auteurs font des plans d’abord pour se souvenir d’une histoire qu’ils écriront plus tard, pour ne pas l’oublier. Là aussi, je déroge à cette règle. Dans un fichier Excel, je note l’idée quelque part. Pas un plan précis, non, juste une ligne ou deux pour résumer l’histoire. Par exemple, pour l’un de mes romans, la phrase était :
« Femme qui a perdu sa fille, s’installe dans un chalet pendant l’hiver, rencontre le voisin, un écrivain ».
Voici la trame de Cœur de verre (AdA, 2018) qui a attendu presque 3 ans avant d’être écrit. C’est peu comme balises, me direz-vous, mais cela me suffit. Même après des années, je peux retourner dans ce document, relire toutes les lignes qu’il contient me remémorer la structure de tous les récits rattachés à ces quelques mots. De ce fait, je n’ai pas la sensation d’avoir besoin de plus, mais peut-être est-ce différent pour vous ? Si c’est le cas, ce n’est pas grave. Trouvez-vous une façon d’écrire un plan efficace, qui ne prendra pas trop de votre temps. Si votre plan vous prend des jours, voire des semaines à rédiger… cela risque de vous décourager d’écrire l’histoire elle-même !
Même si je travaille sans plan, notez que je réfléchis beaucoup à mes scénarios dans ma tête. Mon plan à moi, c’est le film que je joue à répétition, le soir, avant de me coucher. Au lieu de songer à ma journée, je rêvasse à une scène que j’essaie de développer, à la façon d’un film qu’on verrait au petit écran. Souvent, c’est un texte en cours d’écriture, mais entre deux romans, je fais des essais avec mes idées « flottantes ». Quand ça fonctionne : bingo ! J’ai une nouvelle idée à inscrire dans mon fichier Excel. Si elle revient pendant plusieurs jours de façon obsessionnelle, c’est qu’elle est prête à sortir. C’est comme si la première ligne du roman apparaissait dans mon esprit et qu’elle m’offrait le ton et la direction de l’histoire à venir.
Dit comme ça, c’est presque simple, hein ? Presque !
En fait, j’ai surtout besoin d’une scène-clé. Celle que j’ai follement envie d’écrire. Cela peut être une dispute, une chute, un personnage qui craque, etc. Pour en arriver à cette scène, la structure se met en place, puis mes personnages apparaissent. C’est ce qui me donne la direction à prendre. C’est même le centre de gravité de toute mon histoire.
Bref, si vous avez bien suivi, j’ai un plan, mais celui-ci n’est absolument pas écrit. Ce sont des bribes d’images, des scènes en fragments et des ébauches de personnages que j’ai tellement ressassées dans mon esprit que je les connais bien. Par cœur, même ! Je vois le début, une scène marquante et quelques bouts de dialogue. Ça me suffit. Le reste viendra en cours d’écriture. Mais là encore, c’est ma méthode. Je suis sûre que vous trouverez la vôtre ! Donnez-vous du temps et, surtout, n’ayez pas peur d’expérimenter ! À trop vouloir faire comme tout le monde, on oublie qui l’on est !
Malgré tout, si vous voulez vous risquer à faire un plan, commencez par quelque chose de simple. Que cela ne vous décourage pas. À lire les autres auteurs, tout doit pratiquement être décidé avant de se lancer.
C’est faux.
Les réponses n’ont pas à être données dès le départ. L’histoire continuera d’évoluer dans votre tête tout au long de l’écriture et c’est très bien ainsi. Dans un carnet ou un fichier Word, il suffit de noter les grandes lignes de votre récit, surtout si vous avez un univers complexe, plusieurs personnages ou des flashbacks (ou les trois, la totale !) Un plan assez sommaire vous rendra probablement plus confiant face à l’écriture de votre roman et vous permettra de ne pas oublier des détails importants. Cela dit, si vous sentez que l’exercice est trop laborieux et que vous n’avez pas encore toutes les réponses, n’hésitez pas à plonger dans l’écriture quand même. Un roman ne s’écrit pas en dix jours. Faites-vous confiance. Les réponses finiront par venir…